Les dangers liés aux anciens formats de fichiers

Plus tôt cette semaine, j’ai eu une conversation avec un client concernant les différents types de fichiers, particulièrement les anciens formats.

Le format de fichier natif de facto employé dans l’industrie de la conception technique est HPGL/2, tandis que le standard pour l’échange de fichiers raster indépendants des plateformes est généralement PDF et moins fréquemment TIFF. Le format de fichier PDF constitue le seul à être continuellement développé et supporté à la fois en aval et en amont par la société Adobe.

Lorsque nous parlons de normes dans l’optique des formats de fichiers, les « standards » se réfèrent aux meilleures pratiques de l’industrie utilisant des outils actuels et pris en charge.

Depuis les années 1980, alors que la numérisation des dessins papier est devenue une pratique courante au sein de notre industrie, il existe une panoplie de formats de fichiers développés par des compagnies et des organisations, plusieurs d’entre elles désormais disparues, qui prétendent offrir le format « définitif ». Plusieurs de ces formats sont tombés en désuétude en raison de leur manque de développement, de soutien et d’interopérabilité, mais non sans avoir abandonné des utilisateurs dédiés qui n’affichent aucune volonté à changer de format et qui continuent donc à veiller sur des bibliothèques de fichiers numériques encodés dans des langages morts.

Le Département de la défense des États-Unis a développé le format de fichier CALS (« Continuous Acquisition and Life cycle Support ») dans le milieu des années 1980, puis a créé la plupart de ses documents d’ingénierie en utilisant ce dernier. Par conséquent, les fabricants de technologies d’impression désirant acquérir le statut de fournisseur ont intégré la prise en charge du format CALS à l’intérieur de leurs solutions afin d’assurer une interprétation facile de ces fichiers. Toutefois, avec le développement de nouvelles technologies, le format de fichier CALS est devenu obsolète au fur et à mesure que des formats plus évolués et indépendants des plateformes ont fait leur apparition sur le marché.

Le format CIT, développé par Intergraph Systems, s’avère un autre type de fichier intéressant. Suite à l’acquisition de l’entreprise par Hexagon Systems en 2010, ce format de fichier est tombé dans le domaine public et a été retiré de l’usage général. En effet, CIT constitue maintenant l’un des formats standard de la suite logicielle XN‐View de XN‐Soft. Si cela vous intéresse, vous pouvez gratuitement télécharger l’application XN-View sur le site https://www.xnview.com/en/xnviewmp/#downloads. J’adore ce logiciel et je le recommande à de nombreux clients pour ouvrir une variété d’anciens formats de fichiers qui ne sont plus pris en charge. Il offre également un module pour la conversion par lots, vous permettant de convertir de gros ensembles de fichiers en d’autres formats.

De nos jours, plusieurs fabricants d’imprimantes comme Oce et KIP intègrent toujours les vieux formats de fichiers CALS et CIT à leurs contrôleurs afin de soutenir ces anciens formats. Cependant, soyez conscient qu’avec l’évolution des technologies, de moins en moins d’individus sont capables d’effectuer le dépannage des anomalies liées à ces anciens fichiers.

Voici un exemple : à l’époque où qu’il travaillait avec les premiers stylos traceurs, un client spécialisé dans les projets majeurs d'infrastructures de transport a choisi le format HPGL pour la totalité des fichiers de sa bibliothèque de conception. Dans ce format, le point d’origine (coordonnée 0,0) du tracé correspond au centre d’une page. HPGL était à ce moment un langage en processus de maturation, et lorsque le langage HPGL/2 est devenu le standard de l’industrie dans les années 1990, le point d’origine 0,0 est passé au coin inférieur gauche. D’après vous, qu’est-il donc arrivé ? La compagnie était uniquement en mesure d’imprimer le quart d’un dessin donné lorsqu’elle a procédé à l’achat d’un nouveau traceur qui ne prenait plus en charge le langage HPGL. L’entreprise a acquis un convertisseur de fichiers HPGL vers HPGL/2, puis elle a reconstruit sa bibliothèque afin de la rendre conforme aux normes de l’industrie, mais ce fut un important processus d’apprentissage.

L’élément à retenir de cet article est qu’il importe toujours de créer et de stocker nos documents de conception en utilisant les meilleures pratiques de l’industrie, et non de laisser ce problème de côté jusqu'à ce qu'il devienne insurmontable.

Souvenez-vous, ces anciens formats de fichiers ne seront pas pris en charge à jamais.

Si vous croyez que votre entreprise se fie trop à des formats de fichiers qui risquent de devenir bientôt obsolètes, discutez avec l’un des professionnels en impression grand format chez Cansel.